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Vous n'avez pas besoin de savoir lire des partitions pour jouer du piano

Chers lecteurs,

J'ai la joie, assise devant mon ordinateur, d’écrire mon premier article pour le magazine de Claviote. Et, pour marquer le coup (à défaut d'ouvrir une bouteille de champagne), nous allons aborder un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Le piano et l'apprentissage du solfège.

Une idée bien répandue dans notre culture laisse penser à chaques étudiants et, à tout futur pianiste digne de ce nom, qu'apprendre le solfège est une étape incontournable pour tout musicien qui se respecte et qui souhaite bâtir de solides compétences musicales.

C'est un sujet à controverse, et je dois dire qu'il déchaîne bien trop à mon goût les passions. Ceux qui connaissent déjà la méthode de Claviote savent que je suis en désaccord total avec cette conception de l'apprentissage. Je tiens à signaler, et ce, avant même de rentrer dans les détails de cet article, que je ne suis pas contre le solfège, en revanche, je suis pour une méthode adaptée aux besoins du futur étudiant, et dans l'absolu, du pianiste. Il faut donc que chacun puisse évaluer la pertinence de son apprentissage, en fonction de ses préférences, et surtout, de ses objectifs.

Mais alors, pour quelles raisons suis-je en désaccord avec cette conception?

Il y a assez d'exemple de musiciens (connus ou non) qui jouent SANS solfège

La plupart des personnes qui souhaitent apprendre la musique sont persuadées qu'il faut apprendre le solfège pour pouvoir jouer, ou en tout cas, jouer avec un bon niveau.

Mais voilà, mon expérience m'a enseigné tout autre chose : jouer du piano ne nécessite ni la connaissance ni la maîtrise du solfège. Il y a d'ailleurs bon nombre de musiciens connus (ou pas) pour leur talent qui ne parlent pas cette langue..

Je ne peux donc pas, -objectivement- adhérer à cette vision de la musique. Mon parcours même m'oblige à admettre que la réalisation de ses objectifs musicaux dépend de plusieurs facteurs, et certainement pas de l'apprentissage du solfège.

Une méthode en fonction de ses objectifs

Quand j'ai crée Claviote, l'idée centrale de mon programme reposait sur le principe qu'on adapte une méthode à un objectif. En d'autres mots, réfléchissez à vos objectifs : si vous souhaitez vous asseoir devant un piano, et jouer spontanément quelque chose de beau, alors vous n'avez pas besoin du solfège pour cela. Pour vous accompagner au chant ? Non plus. Pour composer ? Non plus.

Alors dans quels cas apprendre le solfège ? He oui, il y a bel et bien des cas dans lesquels apprendre le solfège peut s'avérer être utile... Rendez-vous dans la dernière partie de l'article pour en savoir un peu plus 🙂

Une confusion entre théorie et solfège

Au fil des années, j'ai constaté qu'il existe un problème de terminologie. Plus exactement une confusion importante entre deux éléments : la théorie, et le solfège.

Ils ne sont pourtant pas synonymes, car si le solfège, lui, dépend de la théorie, l'inverse n'est pas vrai. Le solfège repose sur des notions théoriques. C'est un langage, une écriture qui utilise des symboles.

La théorie elle, regroupe toutes les règles qui nous permettent de gérer l'harmonie. De façon purement pratique, elle va nous permettre de créer des gammes, des accords, de transposer etc etc. Comprendre et connaître ces règles ne dépend en aucun cas de l'apprentissage du solfège. A l'inverse, apprendre la théorie et acquérir une bonne ouïe, préparera le terrain pour ceux qui souhaiteraient ajouter une corde à leur arc en apprenant le solfège. En conclusion, apprendre la théorie (non pas le solfège), paraît intéressant et nécessaire pour progresser rapidement dans la musique (bien que même ce sujet reste discutable..).

Votre oreille est un outil puissant, misez sur elle

Faire appel à son oreille est souvent bien plus facile que de devoir déchiffrer un nouveau langage, car c'est une démarche beaucoup plus instinctive. En débutant au piano, nous sommes souvent surpris de voir les capacités que nous avons à, par exemple, reproduire une mélodie.

C'est parce que dès votre plus jeune âge, votre oreille a été stimulée, et elle s'est développée; elle est donc votre meilleur allié pour vous guider dans votre apprentissage. Faites lui confiance : votre oreille aime ce qui sonne juste, elle n'aime pas la dissonance. Avec le temps, vous allez vous rendre compte du potentiel incroyable qu'il y a à solliciter votre oreille pour jouer d'un instrument.

Maintenant, dans quels cas apprendre le solfège peut s'avérer utile et pertinent ?

  • Si vous avez envie de jouer de votre instrument en lisant des partitions
  • Si vous vous destinez à jouer des morceaux classiques, et que vous souhaitez les jouer exactement de la façon dont ils ont été écrits.
  • Si vous souhaitez intégrer un orchestre symphonique, il faudra maîtriser parfaitement le solfège

Jouer en utilisant ses connaissances théoriques, et en faisant confiance à son oreille est d'une richesse inestimable.

S'asseoir devant son piano, et laisser ses doigts traîner sur les notes, jouer spontanément un morceau... cela n'a pas de prix.

Mais alors quelle est la meilleure méthode ?

La meilleure méthode... c'est celle qui vous est adaptée ! Celle qui répond à VOS objectifs.

Si vous souhaitez apprendre le solfège, apprenez le. Mais ne l'apprenez jamais par résignation, en pensant que vous ne pourrez pas être un bon pianiste si vous ne le faites pas. Et si vous l'apprenez, privilégiez d'abord un apprentissage basé sur la théorie et le développement de votre oreille, puis dans un second temps seulement, intégrez le solfège.

Maintenant, et ce, en connaissance de cause: choisissez une méthode, et lancez vous!

- Amélie